Une pipe, une vraie!

d'accord, merci pour l'info, mais en gros plan, maintenant j'y verrais plutôt un mouton.....

Voilà les fragments intéressants que j'ai pu ramasser.

Fragment à l'oiseau ou alérion puisque nous sommes en Lorraine





Celle-ci est toute simple mais presque complète



Et le fragment de tube estampillé



En parlant de ramassage, il y a aussi les boutons, beaucoup moins pittoresque mais beaucoup plus nombreux. Si j'avais ramassé tous ceux que j'ai déjà pu voir dans les champs, j'aurais une super collection à cette heure.

Beaucoup de ces pipes sont très rigolotes en plus d'être belles, pleines d'humour et d'esprit

D'accord Hervé, mais alors tondu, le mouton... Je le vois tondu

Ils sont sympas tes fragments, Serge ! Merci pour les photos.
J'ignore la datation du premier fourneau au décor aviaire.
Le deuxième fourneau, intact, n'est pas très ancien. Un début de décor ou d'estampille que je perçois difficilement orne le tuyau et pourrait révéler le fabriquant. La forme est comparable aux pipes sans talon fabriquées dans le Sud-Est mais il n'empêche qu'elle peut être d'une toute autre provenance (c'est même plus que probable). Quoi qu'il en soit, cette pièce ne serait pas antérieure à la seconde moitié du XIXe.
Quant au fragment de tuyau, il appartient à une Gambier de 1903 ou postérieure car la marque "Gambier à Paris m * M" est déposée au tribunal civil de Rocroi le 4 mars de cette année sous la raison sociale "Société veuve Hasslauer, de Champeaux, Quentin père et fils", industriels à Givet (source : Maurice Raphaël, « La pipe en terre, son périple à travers la France », Éd. Aztec, Vitrolles, 1991, p. 118).
En Lorraine, les piperies étaient principalement concentrées en Moselle (par ordre d'apparition : La Lobe, 1820 ; Rethel, vers 1830 ; Apach, vers 1840 ; Longeville-lès-Metz, vers 1840 ; Forbach, vers 1850 ; Montigny-lès-Metz, vers 1850). On en connaît au moins une en Meurthe-et-Moselle (Pont-à-Mousson, vers 1850). Je n'ai jusqu'à présent jamais entendu parlé de fabriques pipières concernant les Vosges. D'éminents sculpteurs comme Paul-Louis Cyfflé (1724-1806), qui exerça ses talents auprès de la cour ducale de Lorraine, utilisaient la terre de pipe pour leurs créations, j'en parle sur mon blog (reportage TV sur une expo : http://www.francetv.fr/culturebox/paul-louis-cyffle-orfevre-de-largile-a-lhonneur-a-baccarat-25345 )
Sinon, côté ornements vestimentaires, je n'ai trouvé qu'un bouton d'artillerie demi-boule, en cuivre oxydé de la fin du XIXe ou du début du XXe...

Merci pour le complément d'info et le lien, Fred.
Concernant les boutons, je ne parlais pas des boutons d'ornement mais des simples boutons en nacre, en ivoire ou en plastique pour les plus récents. J'en vois beaucoup des comme ça dans les champs.

Eh bien même des boutons comme ça je n'en ai pas vu beaucoup Serge !

Pour revenir au sujet principal, l'une des plus fameuses représentations d'un fumeur de pipe en terre est la peinture de l'artiste flamand Joos van Craesbeeck (v.1605-v.1661), "Le fumeur" (huile sur bois, 41,5 x 32 cm ; Paris, musée du Louvre).
Dans le même genre, il y a aussi l'oeuvre d'un autre flamand, Adriaen Brouwer (v. 1605-1638), "Les fumeurs" (huile sur bois, 46,4 x 36,8 cm ; New York, Metropolitan Museum of Art).
En voyant ces tableaux, on peut se demander si les Hollandais ne mettaient déjà pas autre chose que du tabac dans leurs pipes !

J'en connais un qui n'est pas Hollandais, et pourtant...

Je vois que personne sur ce forum n'en pipe mot!

Et si la baronne taille ses pipes dans la même langue de bois que ce silence, je ne suis pas prêt d'avancer dans cette quéquette du Graal !

Les dés sont-ils pipés? Nom d'une pipe!

Quand les pros de la Com' forment les futurs pros de la Com', avec des références de l'histoire de l'art...ça donne un peu du René François Ghislain Magritte au rabais.

Mais pardonnez moi cette impudence très chers, on fait avec les moyens du bord.
Hors ceci n'est-il pas une pipe !!!?
Dans ce voyage au bout de la nuit, j'entends des voix du nord qui me disent : La force est avec toi jeune Padawan, mais tu n'es pas encore un Jedi !
Bon, j'avoue, ai-je répondu, car je ne puis cacher à l'assistance mon profond désarroi quand j'ai appris la mort de Desproges. En revanche quand j'ai appris celle de Stéphane Hessel, j'ai repris 2 fois des moules!

la nuit porte conseil dit-on hum... pas toujours

les conseilleurs ne sont pas les payeurs

Vive la révolution

Très drôle Perceval ! Mais alors DSQ, tu vois, il est tellement addicte que ce serait plutôt d'une bouffarde dont il aurait besoin...

Pour redevenir sérieux, en archéologie les pipes constituent d'excellents marqueurs chronologiques, d'autant plus précis que leur durée de vie est courte. Quelques exemples :
- Fragments de pipes décorées de symboles royaux (lys, couronnes et dauphins) de la 2ème moitié du XVIIe siècle récoltées sur le site de la plaine d’Achères dans les Yvelines (fort Saint-Sébastien des troupes de Louis XIV, fouilles Inrap) : http://www.archeologia.be/actualiteinrap3-4.bmp
- Pipe de la fin du XVIIIe siècle trouvée au château des ducs de Bretagne à Nantes (sondage Inrap) : http://www.inrap.fr/userdata/c_bloc_album/0/185/185_vignette_annonce_863_photo_319_1_.jpg
- Fragments de pipes (tuyaux et fourneaux) issus d'un dépotoir orléanais du XIXe siècle (fouille Inrap) : http://www.inrap.fr/userdata/atlas_chantier_photo/4/4251/670x510_4251_photo_depliant-Zac-Bourgogne4.jpg
- Lots de superbes pipes de fabrication anglaise de la 2ème moitié du XVIIe siècle :
http://www.mymuseumoflondon.org.uk/blogs/files/2011/06/ctp-project-013-Medium.jpg
http://www.mymuseumoflondon.org.uk/blogs/files/2011/06/ctp-project-009-Medium.jpg

Il y en a vraiment des sympa, merci Fred.
Aujourd'hui, j'ai encore vu des boutons mais pas que !

Tu as de la chance Serge, chez moi il est très difficile de prospecter dans de bonnes conditions en ce moment...
Tiens, voilà un bel exemple d'usure (multiple) de la dentition provoquée par un usage permanent de la pipe en terre (XVIIIe siècle - Washington, Smithsonian Institution). Impressionnant non ?

Ha oui, vraiment très étonnant !

Les conditions sont au top ici avec le redoux. De plus les labours sont hyper bien lavés avec ces six semaines de neige.

C'est dingue cette usure

incroyable !!

Comme dit la cigarette tue, mais la pipe détend !!!

Alors voici un couple Homme/Femme, où nous pouvons lire sur la tête de Monsieur « Je suis le vrai Jacob, Paris »

Si vous avez plus d’infos je suis preneur, merci d’avance !    

Bonjour Jérémy,

C'est sûr que la pipe n'est pas que le privilège de Strauss-Kahn...  
Elles sont superbes tes pièces  Tu les as trouvées où ? Dans la terre ou dans une brocante ? En tout cas, elles ne sont pas très anciennes, 2ème tiers du XIXe siècle au plus tôt. Celle de gauche est sûrement une Gambier (fabrique à Givet, dans les Ardennes, mais bureaux de vente à Paris). Pour en être certain, sur un des côtés de la tête de Jacob, le patriarche biblique, il doit y avoir également une marque du type "J.G. GAMBIER", non ? S'il n'y en a pas, c'est qu'il s'agit d'une contrefaçon car il est précisé très clairement dans le catalogue de la fabrique édité en 1868 : "Les clients sont priés de se tenir sur leurs gardes, contre les nombreuses contrefaçons qui se font de nos produits. La seule marque que nous ayons adoptée est : "J.G. GAMBIER à Paris", et elle se trouve reproduite très lisiblement sur toutes les pipes". Par ailleurs, d'après Maurice Raphaël (« La pipe en terre, son périple à travers la France », Éd. Aztec, Vitrolles, 1991, p. 116), on estime que ce modèle de pipe avec la tête de Jacob, baptisé logiquement "la Jacob", fut commercialisé vers 1835. Il connut un beau succès  - notamment par le fait que l'opulence de la barbe permet une excellente préhension évitant de se brûler les doigts - et les imitations furent nombreuses. D'ailleurs, on retrouve le modèle dans presque tous les catalogues de fabriques pipières, mais avec des inscriptions différentes sur le bandeau du turban, comme par exemple : "Je suis le beau Jacob" (fabrique Fiolet & Scouflaire Frères), "Le nouveau Jacob" (fabrique Dutel Gisclon), "Voilà le bon Jacob" (fabrique Wigender), etc. Concernant l'autre fourneau, je n'ai rien trouvé dans les catalogues de fabriques, mais je continue à chercher malgré tout...

Bonjour,

Et merci pour votre réponse Frédéric…alors il s’agit de fragments trouvés lors de prospections réalisées par mon chef d’opération dans les Ardennes, et il m’a offert ces deux exemplaires. Je n’avais  pas plus d’infos, mise à part leur lieu de fabrication.

 Sur le Jacob il est écrit « GAMBIER, Paris, 998 ». Voili, voilou…pour les informations complémentaires que je peux vous donner.

Merci encore une fois pour vos recherches et votre aide.  Je vous dis à très bientôt.

Bonjour Jérémy, et merci pour ton message.
Il n'y a donc plus de mystère, tu as entre les mains une vraie Gambier, félicitations !  Vu le lieu de la trouvaille, il y a de fortes chances pour que l'autre fourneau soit aussi issu de cette fabrique...  
A bientôt.

Bonjour à toutes et à tous,

 Alors je reviens d’une fouille à Berru, d’où mon silence depuis un certains temps,  dans la banlieue de Reims, où nous étions certainement en présence d’une petite occupation Hallstattienne. Je vous mets une photo du secteur 2. C’était une petite fouille sur 3 000 m². Demain je suis à la base de Reims pour commencer le post fouille avec les collègues, du chantier des Ardennes !

 Je reviendrai pour que l’on puisse échanger plus longuement…et vous tenir informé !

Je vous souhaite une bonne continuation, et surtout de bonnes découvertes!

A tout bientôt !
Archéologiquement

Jérémy      

Bonjour Jérémy,  
Passionnantes tes activités estivales !  Je vois que tu n'as pas le temps de t'ennuyer... Content d'avoir de tes nouvelles, car l'ambiance est plutôt morose en ce moment sur le forum.
Encore merci de nous tenir informé de l'actualité archéologique des régions voisines.

Bonne continuation à toi, et à bientôt.

oui, désolé, mais j'ai franchement la tête ailleurs en ce moment.... promis, je reviens dès que possible !!