Une pipe, une vraie!

Elle est jolie celle-la!
D'habitude je ne trouve que des morceaux.
La prochaine sera peut-être entière!

ah oui, la main entière, peut-être que sapiens88 pourra t'en dire plus

cool, c'est de quelle époque?

J'ai ramassé deux modèles de ces pipes en terre cuite du XVIII / XIXème, il me semble. Je ferai quelques photos demain. La tienne est sympa Thierry, j'en ai une qui ressemble un peu mais au lieu d'une main, c'est un oiseau.

Sympa Thierry comme trouvaille ,

ça ressemble beaucoup aux pipes d'Andenne , industrie belge qui a exporté dans le monde entier
époque approximative : 1870

Vous savez dans quel bois on taille les meilleures pipes?

Pour les amateurs , et connaisseurs
celles fabriquées avec les racines de bruyère !!!

Ah bon, on m'avait dit que c'était dans le bois de boulogne

Aussi ,
mais là j'connais pas

La dessus , je vais arrêter ce poste , je viens juste de stopper la cigarette

Du cran, tiens bon!

hmm, quand ils ont fait cette affiche, ils l'ont pensé au second degré ?
Je pose la question par curiosité surtout...

Ah oui, joli fourneau Thierry ! .
Pour ma part, je n'ai récolté jusqu'ici que des fragments...
La plupart des pipes en terre blanche datent des XVIIIe et XIXe siècles, mais aussi de la fin du XVIIe siècle pour une infime part, coïncidant avec l’apparition du tabac dans notre région.
Une méthode de datation se fonde sur le diamètre du canal d'aspiration de la fumée. D'une manière générale, plus la pièce est ancienne, plus le diamètre du canal est important et plus le fourneau est petit (normal vu le coût du tabac aux premiers temps de la fumette). Les formes vont du "brûle-gueule" très court à la "guinguette" longue et mince. Les décors sont innombrables. Ce modèle avec une main ressemble aux "Têtes Gambier fantaisie" de la fabrique Gustave Bessard-Pignol à Clermont-Ferrand (dernier quart du XIXe s. : voir la planche postée plus loin).
J'ai fait quelques petites recherches sur les pièces trouvées dans mon secteur, mais cela m'a surtout permis de recenser les références bibliographiques sur le sujet, très limitées au demeurant. J'ai le plaisir de vous les communiquer :
- Maurice RAPHAËL, « La pipe en terre, son périple à travers la France », Éd. Aztec, Vitrolles, 1991, 286 p.
- Cercle de Recherche sur la Pipe en Terre (documentation technique, terminologie et articles divers) URL : http://www.knasterkopf.de/htm/akreis/frservic.htm
- Philippe GOSSE, « Les pipes de la Quarantaine, fouilles du port antique de Pomègues (Marseille) : pipes en terre blanche de l’Europe du Nord », in : The Archaeology of the Clay Tobacco Pipe XIX, Peter Davey Ed., British Archaeological Reports, International Series 1590, 2007, p. 2 et suiv. (introduction, productions hollandaise, anglaise et française) ; des extraits de cette publication ici : http://pgosse.chez.com/
- Michel BUR, « Le château d‘Epinal, XIIIe-XVIe siècle », Éd. du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, Paris, 2002, p. 149-153 (corpus de pipes)
- Catherine FERLAND, « Mémoires tabagiques : l’usage du tabac, du XVe siècle à nos jours », Drogues, santé et société, Montréal, vol. 6, n° 1, juin 2007, p. 17-48
URL : http://www.erudit.org/revue/DSS/2007/v6/n1/016942ar.html


Fragments de pipes en terre trouvés à Archettes (certains fourneaux sont noircis et des tuyaux portent la marque de la manufacture).


Intérieur d'un estaminet avec fumeurs de pipe en terre, par le peintre flamand David Teniers le Jeune (1610-1690). Huile sur bois, 29 x 38,5 cm. Sibiu (Roumanie), Brukenthal National Museum, inv. 1165.
Au premier plan, un vieil homme allume sa guinguette.


Intérieur d'un estaminet avec fumeurs de pipe en terre, par le peintre flamand David Teniers le Jeune (1610-1690). Huile sur bois, 34 x 24 cm. Collection privée.

merci beaucoup Sapiens, intéressant

il y a une dizaine d'années encore, on pouvait trouver de ces fragments à chaque sortie. Maintenant ce n'est plus le cas . Je me souviens avoir vu une collection de ces pipes décorées fantastique, avec des visages fantastiques au niveau du fourneau

Merci beaucoup Sapiens pour ton commentaire de connaisseur et pour le bibliographie.
C'est vrai que ces petits objets du quotidien font aussi parti de l'histoire et qu'il est bon d'en garder la mémoire!

De rien Thierry. Ci-dessous, un extrait du catalogue de vente de la maison Gustave Bessard-Pignol à Clermont-Ferrand (1894) où est proposé le modèle "Tête Gambier fantaisie" : main montée sur tuyau de roseau... Ta pipe est en fait presque complète ! Une bonne pipe de chez Pignol... vraiment, ça ne s'invente pas !

c'est quoi le dernier motif en bas, dans la série des fgts de tuyau, une grenouille ?
Les pipes étaient tenues allumées en permanence pour pouvoir allumer la mèche des canons, plus facile à faire que de batte le briquet en permanence.

C'est vraiment super d'avoir pu identifier son origine.
Encore merci Sapiens pour tes recherches!

Pas de quoi Thierry, c'est vraiment un hasard si je suis parvenu à l'identifier, il existe tellement de modèles au XIXe... En même temps, il s'agit apparemment d'un type répandu.
Je ne sais pas Hervé, je pencherais plutôt pour une griffe, non ? Comme tu le dis, c'était pratique pour les canonniers... Mais gaffe aux barils de poudre
Oh mais... Regardez sur eBay, il y a plein de pipes en terre : http://www.ebay.fr/sch/i.html?_nkw=pipe+en+terre&_sacat=100630&_odkw=terre+cuite&_osacat=100630&cmd=Blend%7CBlend

Merci pour la documentation Fred, tu as une belle collection aussi ! Je ne ramasse pas tous les fragments que je vois, juste ceux qui portent une inscription ou un décor et j'en ai beaucoup moins que toi. D'ailleurs, il faut que je fasse des photos.

Je viens de regarder vite fait, j'ai un fragment marqué "Gambier Paris m.M"

je ne parlais pas de la pipe de Thierry, mais d'un fgt à toi, Frédéric, le dernier en bas au milieu à avoir un décor en ronde-bosse, sur une extrémité de tuyau, on croirait une sorte de grenouille

Ah oui Hervé, ce fragment-là ... Bon, je te l'accorde, la ronde-bosse tient plus du reptile amphibien qu'autre chose, mais tu me croiras si tu veux, il s'agit en réalité d'un chien ! (photo ci-dessous).

Salut Serge,
La maison Gambier est la manufacture pipière la plus connue : la fabrique fut fondée dans les Ardennes, à Givet, en 1780, et les bureaux de vente étaient installés à Paris. Elle obtiendra une renommée internationale au point que l'on disait "une Gambier" pour désigner une pipe en terre. En 1868 est édité un catalogue comprenant 1 260 références. La firme Gambier fermera ses portes en 1926 (renseignements tirés de : Maurice Raphaël, « La pipe en terre, son périple à travers la France », Éd. Aztec, Vitrolles, 1991, pp. 113-123). Certains de leurs modèles sculptés sont de vrais objets d'art. J'ai des marques du même type que toi. Il m'a fallu plusieurs années pour constituer le modeste lot que tu vois... Me suis crevé les yeux En plus, je ne peux même pas en reconstituer une seule, c'est pas de chance...

du même ordre que ces pipes ou fragment de pipes, je ramassais aussi les capsules de porcelaine des bouteilles de bière ou autres. A la fin, ça faisait mal au ventre de voir tous ces noms de brasseries qui n'existaient plus et qui ont fait le patrimoine de nos régions

Oui, c'est ça aussi le patrimoine, mais la terre à pipe après cuisson correspond en réalité à une faïence fine et non pas à une porcelaine (la cuisson de la faïence tourne autour de 950 à 1000°C environ). La finesse de la pâte permettait au sculpteur de réaliser des reliefs élaborés et de ciseler des décors riches et variés. Là, c'est surtout le céramiste qui te parle . Les pipes étaient ensuite fabriquées en série par l'intermédiaire de moules.