Présentation

Ces quatre dernière années, j'ai participé chaque été à des chantiers de fouille dans différentes régions de France. Installé depuis un an dans le département de la Meuse, côté Verdun, j'aimerais trouver ici des activités en rapport avec l'archéologie à d'autres moments de l'année.
Les fouilles auxquelles j'ai participé vont du Mésolithique final au chalcolithique.
En-dehors de la pratique de fouille, mes intérêts actuels vont plutôt vers les aspects anthropologiques de la préhistoire (statut des genres, hiérarchies, violence).

Bonjour Marc et bienvenu.

Comme j'ai pu le lire, tu n'est pas novice en recherche sur la Préhistoire et en particulier en fouille. Aussi, tu es installé depuis récemment en Lorraine riche en sites de la Préhistoire mais malheureusement mal connus (surtout pour le Paléo).
Ton centre d'intérêt concerne aussi l'aspect paléo-anthropologique qui est un sujet très intéressant. Tes questions concernent elles le Néolithique et/ou le Paléolithique ?
Une des questions que je me pose souvent est la suivante : Le néolithique est-t-il un progrès ou une régression ?
Je vais probablement ouvrir un post sur cette question ou chacun donnera son avis.

A bientôt...

Etant psychologue de formation, la question de l'origine des hiérarchies et du statut des genres me questionne depuis longtemps. Dans un premier temps, je suis remonté au Néolithique avec l'idée d'une évolution décisive lors du passage à l'âge du bronze. Mais des lectures récentes me font douter de cette idée, qui semble avoir fait l'unanimité jusqu'ici (l'ouvrage de N.Cauwe sur la transition du Méso au Néolithique - je ne retrouve plus le livre chez moi ! - et des aperçus des publications d'A.Testart). Le Mésolithique présente(rait) déjà des traits considérés comme spécifiques du Néolithique. Et à partir de là, pourquoi ne pas penser qu'on a sous-estimé le Paléolithique supérieur.
Personnellement, j'ai été frappé par la qualité de l'art graphique du Paléolithique supérieur comparé à l'art pariétal et rupestre du Néolithique, voire du Bronze ancien (mont Bego, Valcamonica), comme s'il y avait une véritable perte sur le plan 'artistique'. Mais d'aucuns font remarquer que l'évolution va dans le sens d'une symbolisation, certains signes récurrents des gravures rupestres, par exemple, étant alors considérés comme une forme de pré-écriture (une évolution qui serait comparable à celle des arts contemporains).
A partir de ce moment je me suis dit que le plus objectif serait de décrire simplement des évolutions sans jugement de valeur, mais est-ce possible ?
Le mégalithisme par exemple, à partir du Néolithique moyen, paraît effectivement constituer un progrès : il suppose une science de la construction avec ses notions de géométrie, mais semblerait indiquer par ailleurs une hiérarchisation sociale marquée. Cette dernière aurait été favorisée par les surproductions agropastorales et la constitution de stocks, c'est-à-dire de richesses et de pouvoir. Mais ces richesses étaient-elles collectives, lignagières ou individuelles ? Qu'est-ce qui dès lors peut être qualifié de progrès ? Le prestige de ces constructions imposantes ? la domination d'un groupe sur un autre, d'une élite sur l'ensemble de la tribu ?

Salut et bienvenu Marc,

je te souhaite un bon début dans ton
nouveau secteur géographique.

J'ai retrouvé le livre de de Nicolas Cauwe, conservateur du département de Préhistoire au Musée d'Art et d'Histoire à Bruxelles : L'Héritage des Chasseurs-cueilleurs dans le Nord-Ouest de l'Europe, 10000-3000 avant notre ère. Editions Errance, 2001, 207 p., ISBN 2-87772-199-X.
Quant au livre d'Alain Testart (dont je n'ai lu que des résumés) : Les Chasseurs-cueilleurs ou l'Origine des Inégalités. Editeur : Société d'ethnographie, Nanterre, 1982, collection Mémoires de la Société, ISBN 978-2-901161-21-9.

La question que je me pose : comment éviter de projeter notre propre vision des choses sur celle de ceux qui ont vécu dans un lointain passé, et qui n'avaient pas forcément les mêmes préoccupations que nous

Oui, bien sûr, et la question est alors de savoir si nous pouvons nous poser la question (initiale) d'un progrès ou d'un recul. D'un autre côté, la nature de l'Homo sapiens ne présenterait-elle aucune constante au cours du temps, même s'il s'agit de millénaires ? C'est tout le débat du comparatisme, qui a ses détracteurs et ses partisans (supposés prudents). En tout cas, d'après la définition de notre Homo sapiens, il est au moins invariablement "sapiens" !