Le découvreur de Glozel emporte son mystère
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Le découvreur de Glozel emporte son mystère
Le découvreur de Glozel emporte son mystère
Émile Fradin avait été soupçonné d'avoir fabriqué de faux objets préhistoriques. Il vient de mourir, à 103 ans.
Émile Fradin ne verra jamais l'aboutissement du combat de toute une vie. Le découvreur de Glozel s'est éteint le 13 février à l'âge de 103 ans. Il a été au cœur d'une des affaires les plus controversées de l'archéologie. En mars 1924, la vache de ce jeune paysan de 17 ans avait mis au jour un site mortuaire qui allait ébranler bien des certitudes scientifiques, comme celle de la théorie de la naissance de l'écriture, située 1 600 ans avant Jésus-Christ chez les Phéniciens.
Certains objets exhumés du Champ des Morts de Glozel, à Ferrières-sur-Sichon, près de Vichy (Allier), pourraient remonter à 16 000 ans avant Jésus-Christ. «Je tenais la charrue, avait raconté Émile Fradin. La vache s'est enfoncée dans un trou. C'était une cavité qui renfermait des ossements et des poteries. Mais pas de trésor. Nous avons rebouché le trou et semé de l'avoine.» Sa découverte débouche sur une étonnante aventure scientifique et judiciaire lorsque le Dr Antonin Morlet, de Vichy, se prend de passion pour Glozel.
Une procédure soldée par un non-lieu.
Jusqu'en 1941 et la loi sur les fouilles archéologiques, il extraira du Champ des Morts près de 3 000 objets : os gravés, pointes de flèches, fragments de poteries et surtout tablettes d'argile gravées d'un alphabet inconnu. En 1928, une plainte est déposée par le président de la société d'archéologie, accusant le jeune paysan d'avoir fabriqué les tablettes et de les avoir enterrées. Les policiers de Clermont-Ferrand fouillent la ferme pour découvrir l'hypothétique atelier du faussaire. En vain. Deux ans plus tard, la procédure se solde par un non-lieu sans que le doute soit vraiment dissipé.
En 1972, de nouveaux moyens de datation (carbone 14, thermoluminescence) établissent le caractère préhistorique d'une partie des objets. En 1983, Jack Lang, alors ministre de la Culture, décide d'une nouvelle campagne de fouilles. « Elles ont été menées à plusieurs kilomètres du site principal et dans des milieux stériles ou perturbés, estime Jean-Claude Fradin, fils d'Émile. Nous attendons toujours un rapport définitif sur ces fouilles. Le compte rendu de 1995 est incomplet et ambigu. On a le sentiment que Glozel gêne les autorités et qu'elles ne savent toujours pas où le situer. » Il réclame la réouverture des études et - pourquoi pas ? - le retour des fouilles à Glozel.
En attendant, l'association qu'il préside débroussaille le site, gère les archives et le petit musée. «Le plus important, ce n'est finalement pas la datation de ces objets ! clamait encore Émile Fradin peu avant sa disparition. C'est simplement qu'on reconnaisse leur authenticité et mon honnêteté.»
par Christian Goutorbe, Le Figaro.fr, 23 février 2010
Émile Fradin avait été soupçonné d'avoir fabriqué de faux objets préhistoriques. Il vient de mourir, à 103 ans.
Émile Fradin ne verra jamais l'aboutissement du combat de toute une vie. Le découvreur de Glozel s'est éteint le 13 février à l'âge de 103 ans. Il a été au cœur d'une des affaires les plus controversées de l'archéologie. En mars 1924, la vache de ce jeune paysan de 17 ans avait mis au jour un site mortuaire qui allait ébranler bien des certitudes scientifiques, comme celle de la théorie de la naissance de l'écriture, située 1 600 ans avant Jésus-Christ chez les Phéniciens.
Certains objets exhumés du Champ des Morts de Glozel, à Ferrières-sur-Sichon, près de Vichy (Allier), pourraient remonter à 16 000 ans avant Jésus-Christ. «Je tenais la charrue, avait raconté Émile Fradin. La vache s'est enfoncée dans un trou. C'était une cavité qui renfermait des ossements et des poteries. Mais pas de trésor. Nous avons rebouché le trou et semé de l'avoine.» Sa découverte débouche sur une étonnante aventure scientifique et judiciaire lorsque le Dr Antonin Morlet, de Vichy, se prend de passion pour Glozel.
Une procédure soldée par un non-lieu.
Jusqu'en 1941 et la loi sur les fouilles archéologiques, il extraira du Champ des Morts près de 3 000 objets : os gravés, pointes de flèches, fragments de poteries et surtout tablettes d'argile gravées d'un alphabet inconnu. En 1928, une plainte est déposée par le président de la société d'archéologie, accusant le jeune paysan d'avoir fabriqué les tablettes et de les avoir enterrées. Les policiers de Clermont-Ferrand fouillent la ferme pour découvrir l'hypothétique atelier du faussaire. En vain. Deux ans plus tard, la procédure se solde par un non-lieu sans que le doute soit vraiment dissipé.
En 1972, de nouveaux moyens de datation (carbone 14, thermoluminescence) établissent le caractère préhistorique d'une partie des objets. En 1983, Jack Lang, alors ministre de la Culture, décide d'une nouvelle campagne de fouilles. « Elles ont été menées à plusieurs kilomètres du site principal et dans des milieux stériles ou perturbés, estime Jean-Claude Fradin, fils d'Émile. Nous attendons toujours un rapport définitif sur ces fouilles. Le compte rendu de 1995 est incomplet et ambigu. On a le sentiment que Glozel gêne les autorités et qu'elles ne savent toujours pas où le situer. » Il réclame la réouverture des études et - pourquoi pas ? - le retour des fouilles à Glozel.
En attendant, l'association qu'il préside débroussaille le site, gère les archives et le petit musée. «Le plus important, ce n'est finalement pas la datation de ces objets ! clamait encore Émile Fradin peu avant sa disparition. C'est simplement qu'on reconnaisse leur authenticité et mon honnêteté.»
par Christian Goutorbe, Le Figaro.fr, 23 février 2010
mystère de Glozel
Encore une histoire qui ferait bon dos aux créationnistes, si ce mouvement existait en ampleur en France. Pour ma part sans prendre position, je me demande quand et comment un paysan aurait trouvé le temps de monter toute cette supercherie. Si c'était une machination du type "homme de Piltdown", ça se serait certainement vu, car ça n'a pas du prendre qu'une heure à monter tout cela.
On sait que dans le passé , la jalousie et je ne sais quoi d'autre a certainement fait peindre des fresques dans certaines grottes ( d'où la méfiance à la découverte d'une grotte ornée ), fait jeter des tas de faux matériel pressignien dans les environs de ce site prestigieux, et j'en passe. Je pense que les archéologues devraient aussi user de la "présomption d'innocence" avant d'infirmer ou d'affirmer la théorie de Glozel.
On sait que dans le passé , la jalousie et je ne sais quoi d'autre a certainement fait peindre des fresques dans certaines grottes ( d'où la méfiance à la découverte d'une grotte ornée ), fait jeter des tas de faux matériel pressignien dans les environs de ce site prestigieux, et j'en passe. Je pense que les archéologues devraient aussi user de la "présomption d'innocence" avant d'infirmer ou d'affirmer la théorie de Glozel.
Invité- Invité
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